Les machines à papier d'aujourd'hui

Les machines à papier d'aujourd'hui : Il en existe deux types bien différents,
- la machine à table plate et - la machine à forme ronde. La machine à table plate a fortement évolué depuis l'invention de Louis-Nicolas Robert.
Les perfectionnements les plus significatifs apportés à la machine de Robert ont été:
- le système d'épuration de la pâte, - la multiplication des presses,
- l'emploi des cylindres sécheurs et
- l'utilisation de l'énergie électrique. De nombreuses innovations technologiques ont en particulier permis de modifier les paramètres suivants: Les dimensions de la machine: à l'origine, la machine à papier de Louis Nicolas Robert était longue d'environ 2 mètres.

Aujourd'hui, les machines à papier modernes peuvent mesurer jusqu'à 100 mètres de longueur. La vitesse de la machine: les machines actuelles peuvent fabriquer des papiers de grandes largeurs à une vitesse de l'ordre de plusieurs milliers de mètres à la minute.
La productivité: aujourd'hui, une seule machine produit en moyenne 100 tonnes de papier en bobine par jour, tandis qu'un habile artisan ne dépasse guère 100 kilos de papier en feuille pendant le même temps. La largeur des feuilles de papier fabriquées: aujourd'hui, on fabrique du papier qui peut mesurer jusqu'à 8 mètres de large. La forme de la table: les machines à table plate ont en principe une table horizontale. Mais aujourd'hui, on trouve parfois des machines à table plate verticale. Les rouleaux sécheurs: les machines à papier actuelles sont équipées de batteries comportant plusieurs dizaines de cylindres sécheurs. La machine à forme ronde est d'un modèle moins courant mais mieux adapté à la fabrication d'un papier aux fibres longues, donc très résistant, qui se rapproche davantage de la fabrication à la main. Aujourd'hui, avec quelques perfectionnements, cette machine est utilisée pour la fabrication de papiers de luxe. Elle permet notamment de fabriquer des papiers à grains variés, très prisés pour l'aquarelle, la gravure, la lithographie ou l'édition d'art.
Elle favorise en outre la formation de filigranes très prisés pour les papiers de sécurité ou fiduciaires. Dans l'un et l'autre cas, la fabrication industrielle reprennent les mêmes opérations de base que la fabrication traditionnelle à la main, mais ce travail est aujourd'hui entièrement mécanisé et contrôlé par les machines électroniques les plus modernes. L'industrialisation a ainsi permis une production toujours plus intensive, nécessaire aux besoins de notre société; elle a aussi sensiblement amélioré la qualité des papiers en permettant de garantir la parfaite constance de leurs caractéristiques. [hide=Les linters de coton] à venir[/hide] [hide=Evolution des formats de papier] A l'origine, chaque papetier était libre de choisir les formats qu'il utilisait. Entre 1732 et 1741, le Conseil royal des Finances a réglementé la profession, notamment en matière de formats, poids, tarifs et noms des différents papiers. Soit un total de 85 formats différents, dont le "Grand Raisin" pour enveloppes et tentures, le "Ministre" pour les actes officiels, le "Grand Louvois" pour les cartes et plans, etc.
Ces appellations imagées des formats restent encore en usage de nos jours, les formats les plus courants ayant finalement été fixés en centimètres (par exemple, la "Couronne" correspond à un format de 37 x 47 cm). Par ailleurs, l'AFNOR (Association Française de Normalisation) a classifié et unifié la plupart des formats, suivant les appellations internationales. Dans ce système, le format de base est le mètre carré; si on divise la feuille en deux, quatre, huit, etc., on obtient les appellations suivantes: A0= 84,1 x 118,9 cm (soit 1 m2_) A1= 59,4 x 84,1 cm A2= 42 x 59,4 cm A3= 29,7 x 42 cm A4= 21 x 29,7 cm. [/hide] [hide=Evolution de la présentation du papier] Autrefois, les plieuses de papier comptaient cinq feuilles avec chaque doigt de la main, d'où le nom de main donné à cette unité de mesure qui vaut 25 feuilles. La rame contient 20 mains, ce qui fait 500 feuilles. Aujourd'hui, le papier industriel se vend en bobines, caractérisées par leur laize (largeur) et leur diamètre. D'autre part, les présentations se sont largement diversifiées pour répondre à toutes les utilisations: on peut donc acheter le papier en feuilles,
en mains, en rames (ou ramettes), mais aussi en bloc, en liasses, en cahiers, en albums et en pochettes.

L'industrie papetière a en effet su accompagner les mutations technologiques et sociologiques en innovant et en adaptant ses produits à la demande des consommateurs de papier. En cette fin de 20e siècle, des qualités nouvelles de papier sont ainsi proposées, qui répondent aux besoins toujours nouveaux de la clientèle: citons par exemple les papiers pour machines à écrire, le papier continu pour ordinateurs et imprimantes, les papiers spéciaux pour duplicateurs (carbone, photocopie…). Les artistes, quant à eux, disposent aujourd'hui d'un papier sur mesure, adapté à leur art: lisse, luisant, satiné, feutré, velouté, grenu, sablé, rude ou râpeux… Il s'agit enfin de souligner l'évolution du papier d'emballage, dont la croissance extrêmement rapide au cours de ces dernières années récompense un effort particulier d'adaptation aux préoccupations environnementales et aux besoins des utilisateurs. Par nature, le papier est le matériau vert du futur: recyclable, incinérable et biodégradable, il peut être valorisé de toutes les façons possibles. Il concilie ainsi parfaitement écologie et économie. Cependant, l'avènement de nouveaux supports de communication électronique annonce-t-il la fin du papier? Cette théorie avait déjà été avancée au moment du développement de la bureautique… mais le formidable essor des papiers destinés à ce secteur a prouvé le contraire papier et nouveaux médias se révèlent complémentaires. Ainsi, depuis dix ans, la consommation de papier augmente chaque année de 3%. Comment choisir son papier à lettres pour écrire... au Pape, du papier Jésus, aux Rois, du papier couronne, aux Grands, du papier ministre, aux conquérants, du papier grand-aigle, aux financiers, du papier écu, aux professeurs,du papier écolier, aux voyageurs, du papier parchemin, aux canotiers, du papier à la rame, aux jeûnes filles, du papier mousseline, aux amazones, du papier cavalier, aux géomètres, du papier carré, aux soldats, du papier aux armes, aux patineurs, du papier glacé, aux courtisanes, du papier couché, aux jardiniers, du papier vergé, aux cuisiniers, du papier pelure d'oignons, aux gens d'ordre, du papier réglé, aux asthmatiques, du papier goudron, aux vignerons, du papier raisin, aux écaillers, du papier coquille, aux élégantes, du papier de soie, aux cuisinières, du papier torchon, etc. " [/hide] [hide=Un sondage réalisé en 1990] à la Bibliothèque nationale de France permis d'évaluer que sur 2,6 millions de livres et périodiques français publiés entre 1875 et 1960, 90 000 documents sont irrémédiablement perdus, 900 000 en danger immédiat (fragiles et incommunicables) et 700 000 en danger à moyen terme (fragilisés et communicables avec restriction) : au total, près de 65 % du patrimoine écrit se trouvent menacés de disparition, avec une proportion plus importante pour les périodiques, généralement Imprimés sur des papiers de plus médiocre qualité. Une étude complémentaire réalisée en 1 99 1 -1992, portant sur l'état physique des fonds dans les bibliothèques universitaires et municipales françaises, a évalué que le nombre total de livres à traiter est proche de onze millions de volumes. Cette situation n'est évidemment pas particulière à la France : les chiffres sont sensiblement les mêmes dans tous les pays, dotés d'importantes collections, qui ont pu effectuer la même investigation. Le problème des papiers acides est d'autant plus crucial qu'il touche la quasi-intégralité de la production de " l'âge d'or " du papier, l'époque du plein essor de la presse et de l'édition à grands tirages. C'est en réalité l'ensemble de la production intellectuelle notre modernité, du milieu du XIXe siècle à nos jours, qui est à terme menacé de disparition. Aujourd'hui comme hier, les caractéristiques du papier, adaptées à son usage futur, dépendent de la composition et du traitement de la pâte utilisée. Jusqu'au 19e siècle, on utilisait des chiffons, remplacés aujourd'hui par du bois. Les divers traitements effectués déterminent l'aspect de la surface du papier: opacité, couleur, épaisseur, poids, stabilité. Au fil des années, des recherches sur le matériau papier ont permis de l'adapter à des usages spécifiques. C'est ainsi que le premier brevet de papier ondulé a été déposé en 1856 par Edward C.Haley en Angleterre… destiné à être utilisé notamment pour la confection des chapeaux. Le premier brevet de papier ondulé pour emballage fut déposé à New York en 1871. [/hide] En conclusion, parce qu'il sait s'adapter, mais aussi parce que la croissance des pays en voie de développement va nécessairement accroître les volumes de papier consommés dans le monde, ce matériau a encore de beaux jours devant lui. De fait, comment imaginer un monde sans papier?